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Une base de données photographiques pour traiter de la questions des inégalités en géographie.
Circulaire MENE2128373C du 29.09.2021 :
- Comprendre les réalités et la diversité des situations de transidentités
- Savoir répondre à la situation des élèves transgenres
a) Être à l'écoute des élèves et de leur famille : accueillir les questionnements et les besoins des jeunes transgenres
b) Accompagner un ou une élève transgenre : mettre en œuvre des mesures individualisées pour accompagner le parcours des élèves et les protéger
c) Protéger les élèves transgenres contre toutes formes de discriminations, de harcèlement et de violences - Prévenir la transphobie : mettre en place des mesures générales et préventives
- Des ressources
Issu d’un milieu extrêmement modeste et ancien IGEN, Jean-Paul Delahaye revient sur la question des inégalités : inégalités sociale et scolaire, élitisme, temps scolaire, allocation de rentrée.
Comment l'école reproduit-elle les inégalités ? (Sébastien Goudeau, Le Café Pédagogique, 02.09.2020)
S'il est un défi pour les enseignants cette année, avec celui de durer, c'est de diminuer les écarts scolaires entre les élèves qui sont aussi des écarts sociaux. Or, malgré la prise de conscience des inégalités sociales à l'école et la mobilisation de nombreux enseignants, l'Ecole continue à reproduire les inégalités sociales. Comment comprendre cela ? Sébastien Goudeau, maître de conférences à l’Université Paris Descartes, aborde cette question sous un angle original, celui de la psychologie sociale. Un angle qui l'amène à remettre en question les explications données traditionnellement à la construction des inégalités et à proposer aux enseignants des situations pédagogiques à même de diminuer les écarts.
Ce numéro de la revue Éducation & formations aborde différents éléments de contexte, territorial, familial ou social, qui peuvent influer sur la réussite des élèves et les parcours.
Mais comment les élèves interprètent-ils ces différences qui sont données à voir quotidiennement ? Répondre à cette question est fondamental puisque de nombreuses recherches en psychologie montrent aujourd’hui que la façon dont les élèves expliquent ces différences a des conséquences importantes sur la motivation, les performances scolaires et la construction des inégalités.
Fondé sur Grobon S, Panico L, Solaz A. Inégalités socioéconomiques dans le développement langagier et moteur des enfants à 2 ans. Bull Epidémiol Hebd. 2019;(1):2-9.
Cette étude est descriptive et ne permet pas une conclusion précise sur les origines de ces inégalités. Toutefois, elle propose des pistes de réflexions, qui restent à explorer. Elle relève ainsi qu’une petite partie de ces écarts est liée à des caractéristiques sociodémographiques telles que la taille de la fratrie, la santé de l’enfant à la naissance, le statut migratoire et l’âge des parents. Elle suggère surtout qu’un mode de garde collectif de qualité est bénéfique, en particulier pour le développement cognitif, et ce plus particulièrement pour les enfants issus de familles plus défavorisées. A caractéristiques comparables, les enfants gardés en crèche ou par une assistante maternelle semblent avoir acquis un vocabulaire plus riche que ceux gardés par les parents ou les grands-parents.
Ces données illustrent la force des inégalités sociales à l’école en France. Il faut se garder de toute caricature : le fait que les écarts entre milieux sociaux s’accroissent au fil de la scolarité ne signifie pas que l’école augmente les inégalités, contrairement à ce que l’on lit souvent. Il existe en France de véritables filières de promotion sociale. Par exemple, on trouve une part aussi élevée d’enfants d’ouvriers en BTS qu’au collège, ce qui montre bien comment l’école tire une partie des élèves vers le haut de la hiérarchie sociale. Sans service public d’éducation, largement gratuit, les écarts auraient une toute autre ampleur. En revanche, notre système est loin de faire ce qu’il devrait pour assurer l’égalité des chances scolaires essentiellement parce que la compétition y est très tendue, que l’école française laisse peu de place à l’expérience et qu’elle cherche à sélectionner quelques bons élèves plutôt que d’éviter d’en perdre un grand nombre en route.
Recension du livre Des parents invisibles. L’école face à la précarité familiale de Pierre Périer (PUF, 2019) et entretien avec son auteur.
Dans ces familles, les attentes à l’égard de l’école sont singulièrement élevées car, étant dépourvues des ressources et de l’héritage pouvant préparer l’avenir de leur enfant, elles dépendent plus que d’autres des chances et perspectives promises par la voie scolaire. Or, ces familles sont précisément celles qui peuvent le moins, que ce soit pour aider ou faire aider.
Entretien avec Jean-Paul Payet sur les relations école-parents dans le contexte du confinement, de la continuité pédagogique et du distanciel.
C’est bien l’impensé de l’aggravation des inégalités sociales dans l’enseignement à distance qui me fait dire que, à l’école comme d’autres domaines, la logique d’État a définitivement changé. L’État organise, met à disposition des ressources ; aux parents de s’en saisir et de se mobiliser, de « s’activer ». La responsabilité collective est limitée, la responsabilité individuelle, elle, est sans condition et sans fin. Peu importe qu’il n’y ait qu’un ordinateur par famille, voire aucun, peu importe que les conditions de logement ne soient pas favorables à organiser l’école à la maison, peu importe etc. : « parents, vous êtes responsables ! ». L’école à la maison aura finalement produit deux logiques opposées : le bachotage, pour les familles familières de l’école, le décrochage, pour les familles qui sont éloignées de ses codes.
Compte-rendu d'une intervention de Pierre Périer lors de Rencontres GFEN
Trop souvent, faute d'espaces pour le faire, la légitimation réciproque et les principes de justice ne sont pas assez pensés, notamment envers ces parents "invisibles" trop vites suspectés de démission. Une ferme délimitation de "qui doit faire quoi" dans les tâches scolaires peut permettre de déminer les "situations de conflit", et réduire l'externalisation des causes des difficultés. Une clarification des règles d'échanges peut permettre de s'assurer de la participation du plus grand nombre. L'explicitation des enjeux de savoir et d'apprentissage. Pour cela, la création de collectifs est à la fois un but et une ressource.
Entretien avec Pierre Périer autour de son livre : Pierre Périer, Des parents invisibles. L'école face à la précarité familiale. Collection Education & société, PUF.
Pour vous cette coopération entre l'école et les parents est "une domination douce". N'est ce pas une formule dure ? Du coup il faut interroger cette coopération. Elle a été élaborée de façon unilatérale par l'école. C'est l'école qui définit seule les règles et les conditions de la rencontre avec les parents. Elle est très normative. L'école demande aux parents d'avoir les compétences nécessaires pour endosser le rôle de parent d'élève. L'école ne se met pas en danger avec cette coopération qui lui permet de se dédouaner à bon compte. Sous le prisme de la coopération avec les parents on fabrique des parents défaillants et l'école se dédouane à bon compte. Cette coopération est un piège pour les parents. On voit qu'elle est inégalitaire. Si elle produit ces inégalités c'est parce qu'elle est pensée et portée par l'institution scolaire de façon unilatérale.
Recension de l'ouvrage : Élisabeth Bautier et Patrick Rayou. Les inégalités d’apprentissage. Programmes, pratiques et malentendus scolaires. Paris : PUF, 2009.
Soulignant les limites de la thèse du « handicap socio-culturel » et les modes d’analyse centrés sur des logiques d’acteurs (comme par exemple l’étude des effets-maîtres), les auteurs s’efforcent de saisir le réel des apprentissages en montrant ce qui se passe quotidiennement dans les classes et mettent en évidence les processus socio-cognitifs et langagiers qui sont au fondement des inégalités d’apprentissage.