1100 liens privés
Engagements constistuant la feuille de route du Comité interministériel de la laïcité.
Fondé sur cet ouvrage : Mercier Charles, Le vocabulaire enfantin de la laïcité - Une enquête auprès d’écoliers bordelais (https://classiques-garnier.com/nouveaux-vocabulaires-de-la-laicite-le-vocabulaire-enfantin-de-la-laicite.html)
Contrairement à ce qu’on pourrait supposer spontanément, ce ne sont pas les élèves issus d’établissements favorisés et homogènes sur le plan culturel qui ont obtenu le meilleur score : les classes des écoles en situation de mixité sociale et ethnique étaient sur la première marche du podium, comme si la diversité de l’environnement scolaire fournissait des ressources pour écrire sur la laïcité.
Si l’on s’intéresse aux contenus attribués à la laïcité, il est frappant de constater que les jeunes enquêtés conçoivent la laïcité comme une source d’interdictions davantage que comme un dispositif qui garantit des droits. [...] Il semble que, dans leur grande majorité, les élèves aient intégré ce que Stéphanie Hennette-Vauchez et Vincent Valentin qualifient de « nouvelle laïcité », qui, depuis le début des années 2000, cherche à étendre l’obligation de neutralité convictionnelle à l’ensemble de la société et non plus seulement à l’État.
De nombreux témoignages d’enseignants font part de leur difficulté de parler de laïcité aux collégiens et aux lycéens. Qu’en est-il des enfants de maternelle ? On peut croire que la question laïque ne se pose pas à cet âge… mais c’est mal connaître l’étonnement enfantin et les valeurs parentales qu’il convoque. Petites anecdotes laïques.
Le vif débat actuel autour de la Laïcité, entre renoncement et fermeté, défense face à l’intrusion des religions, dialogue et fraternité, a une traduction sur le terrain qui, loin des postures politiques, implique des actes concrets des enseignants. Il y a des mots à choisir, il y a des gestes à accomplir. La question est-elle vraiment de savoir quels choix sont les bons ? N’est-elle pas plutôt de savoir quelle société nous voulons ? doit-elle se fonder sur le dialogue ou sur la contrainte ? Mais n’y a-t-il pas une alternative à ceux qui pensent le dialogue comme une lâcheté et ceux qui voient la contrainte comme brimade du sentiment religieux ? N’y t-il pas un moyen d’être dans l’affirmation des convictions républicaines et dans l'ouverture éclairée au dialogue ? N’est-ce pas la définition originelle de la Laïcité ?
La laïcité à l'école s'inscrit dans un cadre juridique précis, défini par la loi et précisé par des circulaires. Les références et textes juridiques à connaître sont regroupés ici et accessibles à tous les personnels.
Alors qu’on fêtait ce 9 décembre la Journée nationale de la laïcité, en souvenir du vote de la loi de 1905, et qu’une autre loi « confortant les principes républicains » est en discussion à l’Assemblée Nationale, jamais le débat sur ces sujets n’a semblé aussi confus. C’est que beaucoup préfèrent mettre en avant leur vision subjective de la laïcité plutôt que de s’en tenir au cadre juridico-politique laïque français, défini par nos textes fondateurs. À ceux-là il faut toujours rappeler que la laïcité française n’est pas une idéologie au service d’un camp, mais un formidable outil au service du commun.
« La laïcité garantit la liberté de conscience. De celle-ci découle la liberté de manifester ses croyances ou convictions dans les limites du respect de l’ordre public. La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs croyances ou convictions. Elle assure aussi bien le droit d’avoir ou de ne pas avoir de religion, d’en changer ou de ne plus en avoir. La laïcité garantit le libre exercice des cultes et la liberté de religion, mais aussi la liberté vis-à-vis de la religion : personne ne peut être contraint au respect de dogmes ou prescriptions religieuses et les moquer est parfaitement possible pour quiconque.
La laïcité implique la séparation de l’État et des organisations religieuses. L’ordre politique est fondé sur la seule souveraineté du peuple des citoyens, et l’État – qui ne reconnaît et ne salarie aucun culte – ne régit pas le fonctionnement interne des organisations religieuses. De cette séparation se déduit la neutralité de l’État, des collectivités territoriales et des services publics, non de ses usagers. La République laïque impose ainsi l’égalité des citoyens face à l’administration et au service public, quelles que soient leurs convictions ou croyances. La laïcité n’est pas une opinion parmi d’autres mais la liberté d’en avoir une. Elle n’est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect de l’ordre public. »
Depuis trois ans, Dominique Schnapper, sociologue, est présidente du Conseil des Sages de la laïcité qui assiste le ministre de l’Éducation. L’École est un lieu décisif pour résister à la stratégie des islamistes, nous dit-elle. Elle nous livre sa conception de la laïcité et de la citoyenneté.
« De même, l’école publique construit un univers dans lequel les enfants sont traités de la même façon, reçoivent le même enseignement et ont les mêmes droits et les mêmes devoirs, quelles que soient leurs origines, religieuses et historiques. Le principe sur lequel nous ne devons pas céder, c’est le principe de la primauté dans l’école et dans la société de la loi républicaine sur les pratiques et les convictions religieuses. Même s’il faut tenir compte de ces pratiques et croyances, qui sont une dimension essentielle de la liberté. »