Quotidien Shaarli

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March 11, 2021

« Jouer/Apprendre », de G. Brougère (Christine Delory-Momberger, L'orientation scolaire et professionnelle, 2006)

Recension du livre Brougère G. (2005), Jouer/Apprendre, Paris, Economica-Anthropos.

Pour qu’une activité soit interprétée comme une activité de jeu, cinq critères peuvent être retenus, dont les deux premiers sont essentiels : le caractère de « second degré » de l’activité dans son rapport aux mêmes activités de la vie ordinaire (Je sais que « ceci est un jeu »), la libre décision d’entrer dans le jeu (« jouer, c’est décider de jouer »), l’existence de règles implicites ou explicites partagées, la non-conséquence du jeu dans la vie « réelle », l’incertitude quant à l’issue du jeu.
Cependant, contrairement à une idée reçue, le jeu n’est pas donné, il doit faire l’objet d’un apprentissage. L’enfant en particulier doit apprendre à jouer [...]. Une autre approche doit être mise en œuvre, qui fait appel à la notion d’éducation informelle : il faut penser le jeu en relation avec tous les apprentissages qui peuvent se faire dans des situations qui ne sont pas intentionnellement construites pour l’apprentissage. En tant qu’il est une construction sociale et culturelle, en tant qu’il transforme des éléments extérieurs en leur donnant de nouvelles significations, le jeu possède en lui-même un potentiel éducatif [...]

Du collège aux filières d’excellence, la disparition des enfants d’ouvriers (Centre d'observation de la société, 11.03.2021)

Ces données illustrent la force des inégalités sociales à l’école en France. Il faut se garder de toute caricature : le fait que les écarts entre milieux sociaux s’accroissent au fil de la scolarité ne signifie pas que l’école augmente les inégalités, contrairement à ce que l’on lit souvent. Il existe en France de véritables filières de promotion sociale. Par exemple, on trouve une part aussi élevée d’enfants d’ouvriers en BTS qu’au collège, ce qui montre bien comment l’école tire une partie des élèves vers le haut de la hiérarchie sociale. Sans service public d’éducation, largement gratuit, les écarts auraient une toute autre ampleur. En revanche, notre système est loin de faire ce qu’il devrait pour assurer l’égalité des chances scolaires essentiellement parce que la compétition y est très tendue, que l’école française laisse peu de place à l’expérience et qu’elle cherche à sélectionner quelques bons élèves plutôt que d’éviter d’en perdre un grand nombre en route.