Mensuel Shaarli
February, 2021
Entretien avec Jean-Paul Payet sur les relations école-parents dans le contexte du confinement, de la continuité pédagogique et du distanciel.
C’est bien l’impensé de l’aggravation des inégalités sociales dans l’enseignement à distance qui me fait dire que, à l’école comme d’autres domaines, la logique d’État a définitivement changé. L’État organise, met à disposition des ressources ; aux parents de s’en saisir et de se mobiliser, de « s’activer ». La responsabilité collective est limitée, la responsabilité individuelle, elle, est sans condition et sans fin. Peu importe qu’il n’y ait qu’un ordinateur par famille, voire aucun, peu importe que les conditions de logement ne soient pas favorables à organiser l’école à la maison, peu importe etc. : « parents, vous êtes responsables ! ». L’école à la maison aura finalement produit deux logiques opposées : le bachotage, pour les familles familières de l’école, le décrochage, pour les familles qui sont éloignées de ses codes.
Thématiques :
- Du côté des élèves et des jeunes :
- Les inégalités de genre au prisme des objectifs chiffrés de la stratégie européenne éducation et formation 2020
- Écarts de performances des élèves selon le sexe Que nous apprennent les évaluations de la DEPP ?
- Les nouvelles activités périscolaires Quelles différences entre filles et garçons ?
- Genre et perception de la réussite en Guyane Cas d’un collège ouvert en l’an 2000
- Pourquoi les filles décrochent ? L’effet du genre sur l’expérience du décrochage scolaire
- L’évolution des inégalités de genre dans l’enseignement supérieur français entre 1998 et 2010 Une analyse de l’(in)efficacité des réformes politiques
- Du côté des pratiques enseignantes et des outils pédagogiques
- Égalité des sexes a l'école Du flou politique aux confusions pédagogiques
- Les contre-stéréotypes en éducation. Un outil en faveur de la promotion de l’égalité filles-garçons ?
- Du côté des enseignants
- À salaire égal, travail inégal ? Rémunération des femmes et des hommes enseignants en Europe
- Les enseignantes perçoivent 14 % de moins que les enseignants Analyse des écarts de salaire
- Conditions d’exercice et bien-être au travail des enseignants Quelles différences hommes-femmes ?
Dès la rentrée scolaire 2019, le nouveau référentiel de formation intitulé "Former l'enseignant du XXIe siècle" des futurs professeurs des premier et second degrés et CPE sera mis en œuvre. Il définit le contenu de la formation délivrée au sein des Inspé (instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation). Si le futur enseignant ou personnel d'éducation doit être conscient du niveau élevé de responsabilité qu'il aura à assumer quotidiennement, il doit d'abord être formé à l'exercer pleinement. Ce référentiel de formation précise les objectifs, axes de formation, les compétences travaillées, le niveau de maîtrise des attendus en fin de master MEEF.
Sans l’éducation, la transmission des valeurs de la République ne peut être assurée. L'École y contribue et se mobilise aux côtés de ses partenaires pour les valeurs de la République. Transmission des valeurs républicaines, laïcité, citoyenneté, culture de l’engagement et lutte contre toutes les formes de discrimination sont au centre de cette mobilisation.
Depuis trois ans, Dominique Schnapper, sociologue, est présidente du Conseil des Sages de la laïcité qui assiste le ministre de l’Éducation. L’École est un lieu décisif pour résister à la stratégie des islamistes, nous dit-elle. Elle nous livre sa conception de la laïcité et de la citoyenneté.
« De même, l’école publique construit un univers dans lequel les enfants sont traités de la même façon, reçoivent le même enseignement et ont les mêmes droits et les mêmes devoirs, quelles que soient leurs origines, religieuses et historiques. Le principe sur lequel nous ne devons pas céder, c’est le principe de la primauté dans l’école et dans la société de la loi républicaine sur les pratiques et les convictions religieuses. Même s’il faut tenir compte de ces pratiques et croyances, qui sont une dimension essentielle de la liberté. »
Compte-rendu d'une intervention de Pierre Périer lors de Rencontres GFEN
Trop souvent, faute d'espaces pour le faire, la légitimation réciproque et les principes de justice ne sont pas assez pensés, notamment envers ces parents "invisibles" trop vites suspectés de démission. Une ferme délimitation de "qui doit faire quoi" dans les tâches scolaires peut permettre de déminer les "situations de conflit", et réduire l'externalisation des causes des difficultés. Une clarification des règles d'échanges peut permettre de s'assurer de la participation du plus grand nombre. L'explicitation des enjeux de savoir et d'apprentissage. Pour cela, la création de collectifs est à la fois un but et une ressource.
Recension de l'ouvrage : Élisabeth Bautier et Patrick Rayou. Les inégalités d’apprentissage. Programmes, pratiques et malentendus scolaires. Paris : PUF, 2009.
Soulignant les limites de la thèse du « handicap socio-culturel » et les modes d’analyse centrés sur des logiques d’acteurs (comme par exemple l’étude des effets-maîtres), les auteurs s’efforcent de saisir le réel des apprentissages en montrant ce qui se passe quotidiennement dans les classes et mettent en évidence les processus socio-cognitifs et langagiers qui sont au fondement des inégalités d’apprentissage.
Outils d'animation proposés par une association québécoise pour faciliter le travail en équipe.
Définition de la "charge cognitive". 15 pistes pour différencier la charge cognitive. 3 sources de l'exigence cognitive d'une situation d'apprentissage : (i) la charge intrinsèque, liée aux informations à traiter et à mettre en relation pour réaliser la tâche ; (ii) la charge extrinsèque, liée aux informations inutiles ; (iii) la charge essentielle, liée à l’apprentissage lui-même, c’est-à-dire à la transformation de connaissances.
Lien entre "ressources cognitives", attention, mémoire de travail, mémoire à long terme.
Tous les textes de référence sur la formation des personnels de l'éducation nationale.
De nombreux témoignages d’enseignants font part de leur difficulté de parler de laïcité aux collégiens et aux lycéens. Qu’en est-il des enfants de maternelle ? On peut croire que la question laïque ne se pose pas à cet âge… mais c’est mal connaître l’étonnement enfantin et les valeurs parentales qu’il convoque. Petites anecdotes laïques.
Le vif débat actuel autour de la Laïcité, entre renoncement et fermeté, défense face à l’intrusion des religions, dialogue et fraternité, a une traduction sur le terrain qui, loin des postures politiques, implique des actes concrets des enseignants. Il y a des mots à choisir, il y a des gestes à accomplir. La question est-elle vraiment de savoir quels choix sont les bons ? N’est-elle pas plutôt de savoir quelle société nous voulons ? doit-elle se fonder sur le dialogue ou sur la contrainte ? Mais n’y a-t-il pas une alternative à ceux qui pensent le dialogue comme une lâcheté et ceux qui voient la contrainte comme brimade du sentiment religieux ? N’y t-il pas un moyen d’être dans l’affirmation des convictions républicaines et dans l'ouverture éclairée au dialogue ? N’est-ce pas la définition originelle de la Laïcité ?
Quelles sont les valeurs de la République ? Les différentes formes d’attentats sur notre territoire soulèvent des questions sur la République démocratique de notre pays et ses valeurs que les terroristes veulent atteindre : le principe même de la laïcité, la liberté d’expression, sans oublier bien évidemment notre devise « Liberté, Égalité, Fraternité ».
Ce dossier pédagogique propose d'expliquer ces différentes notions aux plus jeunes à travers le respect des valeurs républicaines et de ses principes fondamentaux.
Transmission des valeurs républicaines, laïcité, citoyenneté, esprit critique et lutte contre toutes les formes de discrimination sont au cœur de l'éducation. L'école y contribue à travers tous les enseignements et la mobilisation de la communauté éducative dans son ensemble.
Entretien avec Pierre Périer autour de son livre : Pierre Périer, Des parents invisibles. L'école face à la précarité familiale. Collection Education & société, PUF.
Pour vous cette coopération entre l'école et les parents est "une domination douce". N'est ce pas une formule dure ? Du coup il faut interroger cette coopération. Elle a été élaborée de façon unilatérale par l'école. C'est l'école qui définit seule les règles et les conditions de la rencontre avec les parents. Elle est très normative. L'école demande aux parents d'avoir les compétences nécessaires pour endosser le rôle de parent d'élève. L'école ne se met pas en danger avec cette coopération qui lui permet de se dédouaner à bon compte. Sous le prisme de la coopération avec les parents on fabrique des parents défaillants et l'école se dédouane à bon compte. Cette coopération est un piège pour les parents. On voit qu'elle est inégalitaire. Si elle produit ces inégalités c'est parce qu'elle est pensée et portée par l'institution scolaire de façon unilatérale.
Consignes pour la rédaction des mémoires et la mise en forme des bibliographies à l'INSPÉ-TOP (UT2J)
Gaussel Marie (2016). L’éducation des filles et des garçons : paradoxes et inégalités. Dossier de veille de l’IFÉ, n°112
Sur le site de l'IFÉ : http://veille-et-analyses.ens-lyon.fr/DA/detailsDossier.php?dossier=112&lang=fr
Fichier PDF : http://veille-et-analyses.ens-lyon.fr/DA-Veille/112-octobre-2016.pdf
Sommaire : Le carcan du genre ; Les systèmes scolaire et préscolaire producteurs d’inégalités sexuées ; Bibliographie
C’est à ces questions que s’attache à répondre notre dossier en s’intéressant aux mécanismes en jeu dans la construction des rôles sexués assignés aux filles et aux garçons pouvant mener à ces discriminations genrées. Nous abordons également la façon dont sont engendrés des traitements et représentations inégaux dans une l’École dont la vocation est d’assurer une mixité égalitaire et comment elle est impliquée dans la construction comme dans le renforcement des stéréotypes liés à la question de genre.
«Nous n’utilisons que 10% des capacités de notre cerveau», «A chacun son style d’apprentissage», «Tout se joue avant 3 ans»… Nous croyons savoir beaucoup de choses sur le fonctionnement de notre cerveau. Et si ces idées reçues ne tenaient pas debout ?
Neuromythe #1 : les styles d’apprentissage ; Neuromythe #2 : la théorie des intelligences multiples ; Neuromythe #3 : le volume du cerveau influence l’intelligence ; Neuromythe #4 : la dominance hémisphérique (cerveau droit/cerveau gauche) ; Neuromythe #5 : apprendre en dormant ; Neuromythe #6 : l’effet Mozart ; Neuromythe #7 : les différences hommes-femmes ; Neuromythe #8 : le cerveau triunique (reptilien, limbique, néocortex) ; Neuromythe #9 : l’apprentissage ne peut se faire qu’avant 3 ans ; Neuromythe #10 : pour remédier au déclin cognitif, la Brain Gym est la solution ; Neuromythe #11 : les enfants précoces sont des génies ; Neuromythe #12 : le cerveau multitâche.
La laïcité à l'école s'inscrit dans un cadre juridique précis, défini par la loi et précisé par des circulaires. Les références et textes juridiques à connaître sont regroupés ici et accessibles à tous les personnels.
Alors qu’on fêtait ce 9 décembre la Journée nationale de la laïcité, en souvenir du vote de la loi de 1905, et qu’une autre loi « confortant les principes républicains » est en discussion à l’Assemblée Nationale, jamais le débat sur ces sujets n’a semblé aussi confus. C’est que beaucoup préfèrent mettre en avant leur vision subjective de la laïcité plutôt que de s’en tenir au cadre juridico-politique laïque français, défini par nos textes fondateurs. À ceux-là il faut toujours rappeler que la laïcité française n’est pas une idéologie au service d’un camp, mais un formidable outil au service du commun.
« La laïcité garantit la liberté de conscience. De celle-ci découle la liberté de manifester ses croyances ou convictions dans les limites du respect de l’ordre public. La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs croyances ou convictions. Elle assure aussi bien le droit d’avoir ou de ne pas avoir de religion, d’en changer ou de ne plus en avoir. La laïcité garantit le libre exercice des cultes et la liberté de religion, mais aussi la liberté vis-à-vis de la religion : personne ne peut être contraint au respect de dogmes ou prescriptions religieuses et les moquer est parfaitement possible pour quiconque.
La laïcité implique la séparation de l’État et des organisations religieuses. L’ordre politique est fondé sur la seule souveraineté du peuple des citoyens, et l’État – qui ne reconnaît et ne salarie aucun culte – ne régit pas le fonctionnement interne des organisations religieuses. De cette séparation se déduit la neutralité de l’État, des collectivités territoriales et des services publics, non de ses usagers. La République laïque impose ainsi l’égalité des citoyens face à l’administration et au service public, quelles que soient leurs convictions ou croyances. La laïcité n’est pas une opinion parmi d’autres mais la liberté d’en avoir une. Elle n’est pas une conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect de l’ordre public. »